Scott Rattray : Étudiant, garde du corps, auditeur J’ai commencé comme étudiant en 1994, en tant que réceptionniste au Bureau du président. J’étais un jeune de 22 ans dont le CV mettait en valeur la vente d’espadrilles. À l’époque, Pauline Robert-Bradley et Wendy Mathers ont pris le risque de m’embaucher après ma deuxième année à l’Université Carleton. J’ai non seulement appris les rudiments du travail de bureau, mais j’ai aussi été exposé à des praticiens du développement international merveilleusement professionnels et doués, comme John Hardie, Tim Dottridge et Rob Robertson, qui sont devenus des modèles pour moi. J’ai ensuite travaillé dans l’unité Agenda 21 avec Theo Carroll-Foster, puis je suis devenu un employé permanent à temps plein du Centre, travaillant avec Salama Fahmy et Brent Herbert-Copley en tant qu’agent de recherche. Mon dernier poste a été en audit interne, sous la direction de Jorge da Silva. J’ai quitté le CRDI en 2002, bien engagé dans le service public. Avec le CRDI, j’ai eu l’occasion de voir des parties du monde que je ne pouvais qu’imaginer. Cela a non seulement ouvert mes yeux innocents sur l’ampleur des défis mondiaux, mais m’a également permis de rencontrer des administrateurs de programmes régionaux jouissant d’une renommée mondiale. Je n’oublierai jamais mon arrivée au Caire à deux heures du matin, épuisé par de longs retards de vol, accompagné de David Brooks dans un petit hôtel où il n’y avait qu’un seul lit. David m’a regardé en disant : « Eh bien, je suppose que nous savons où tu dormiras »; et il m’a regardé faire un lit sur le plancher à l’aide d’oreillers. Il badinait en disant qu’il avait un garde du corps couché par terre au pied de son lit. Ce fut un moment de rigolade et la première épreuve de résilience lors de mes déplacements internationaux. C’est peut-être avec Salama que j’ai le plus apprécié mon travail, car il m’a chargé d’explorer le potentiel de commercialisation des nombreux projets technologiques du CRDI. Des capteurs de brouillard à la récolte écologique de poissons tropicaux, j’ai eu droit à un cours accéléré sur les nombreux projets étranges et merveilleux que le Centre avait financés. Mais mon plus beau souvenir est la rencontre de Michelle Charest qui travaillait dans l’Unité des Conférences et déplacements, et qui est plus tard devenue mon épouse. Ma carrière m’a conduit dans une direction que je n’aurais pas pu prévoir. En travaillant en audit interne, j’ai appris à faire preuve d’esprit critique et à rédiger une histoire convaincante clairement en appui à l’objet de l’audit. J’ai adoré cette profession car, en tant que non-comptable, elle s’apparentait au journalisme d’enquête : il fallait décortiquer quelque chose et trouver ce qui clochait et pourquoi. Lorsque j’ai rejoint l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en 2005, après avoir travaillé à Exportation et Développement Canada et à Parcs Canada, j’ai été séduit par la nature opérationnelle du travail : sécurité alimentaire, santé animale, santé végétale. J’ai quitté l’audit interne de l’ACIA pour rejoindre la Direction générale des opérations en 2011, où j’ai depuis assumé des rôles dans l’application nationale de la législation, en mettant à profit mon expérience en matière d’audit pour devenir inspecteur général de l’ACIA et, aujourd’hui, sous-ministre adjoint de la Direction générale des opérations. Comme lors de mon passage au CRDI, je suis entouré de scientifiques brillants et je me demande régulièrement comment j’ai pu me retrouver à la tête de centaines de vétérinaires et d’experts en sécurité alimentaire. Il s’agit d’un travail très médiatisé et significatif qui touche tous les Canadiens, qu’il s’agisse d’enquêtes sur la sécurité alimentaire, de rappels ou de la gestion de l’épidémie de grippe aviaire, la plus importante intervention en matière de santé animale de l’histoire du Canada. Bien souvent, je me pince plusieurs fois pour passer à travers certains jours, mais j’aime ce travail qui carbure à l’adrénaline. Dernières réflexions… Alors que j’approche de la date qui me permettrait de prendre ma retraite, je suis indécis quant à la suite des événements. Après des années de gestion d’urgences et de conformités légales, je vais probablement prendre une pause, puis reprendre des activités professionnelles à mes conditions, sans subit les pressions et conditions de quiconque. Ma carrière dans le service public a été merveilleuse et rarement ennuyeuse, et j’en suis très heureux. La vie est merveilleuse avec ses aléas et ses conséquences, et il est probable qu’elle m’aurait conduit sur un chemin fort différent si je n’avais pas été au bon endroit et au bon moment et si on ne m’avait pas proposé un emploi d’été au CRDI. Michelle et moi avons élevé deux enfants dont nous sommes tous deux fiers et qui sont en passe de devenir des membres heureux et productifs de la planète. Une vie qui, pendant de nombreuses années, a été consacrée à des déplacements entre des patinoires de hockey, est maintenant consacrée à des activités plus calmes comme la pêche, un vélo Peloton et l’occupation de deux chiens bergers australiens. Je suis très fier d’être un ancien du CRDI et très reconnaissant de ce que le Centre m’a appris et donné. Des leaders comme Pauline, Salama, Brent et Jorge m’ont enseigné l’éthique du travail, la responsabilité et la volonté d’apprendre, alors que le CRDI m’a montré l’importance d’une organisation centrée sur les personnes. Ce sont toutes des valeurs que je gère et que j’essaie d’inculquer à la prochaine cohorte d’étudiants que nous embauchons. Il y a quelques semaines, je discutais avec l’étudiante embauchée au bureau du président de l’ACIA et je lui ai dit : « Il y a 30 ans, j’étais toi. Le temps passe vite et tu ne sais jamais où ta carrière te mènera ». J’avais l’air d’un vieux de la veille avec qui j’ai appris à travailler au CRDI ! Bulletin 73 Juillet 2024