Nous sommes 8 milliards !
Le pouvoir multiplicateur de la population est tellement supérieur au pouvoir qu’a la terre de produire la subsistance de l’homme qu’une mort prématurée doit, sous une forme ou sous une autre, être le lot de la race humaine.
Essai sur le principe de population,1798 : ch. VII, para 20, lignes 2-4
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En lisant dans le journal le 15 novembre 2022 que l’ONU annonçait que nous étions 8 milliards d’êtres humains sur la planète m’a rappelé que le compteur des ressources dans le hall d’entrée du siège du CRDI au 250, rue Albert avait fait la nouvelle lorsque la population avait atteint 5 milliards le 12 juillet 1987.
Par un heureux hasard, Anne Whyte, ancienne du CRDI, encouragée par sa fille qui, en lisant la nouvelle au sujet de la population mondiale, l’avait priée de demander ce qui était arrivé au compteur des ressources en lui disant que « surveiller les chiffres du compteur changer était un souvenir fort et durable de ses visites au CRDI lorsqu’elle était petite ».
Le compteur était toujours là en 1999 lorsque le CRDI a publié la brochure sur ce dernier qui indiquait une population de 6 milliards !
Alors, chers lecteurs et chères lectrices, je vous pose la question : « Parmi vous, y a-t-il quelqu’un ou quelqu’une qui sait ce qui est arrivé à ce compteur ? »
Anne se souvient d’avoir maintes fois posé à côté du grand compteur en acier inoxydable dans le hall d’entrée et du plaisir d’Ivan lors de son installation et de l’établissement de son lien avec la base de données de l’ONU sur la population. Le seul au Canada ! Un symbole parlant du statut international du CRDI dans l’Ottawa bureaucratique.
Ni l’une ni l’autre ne se rappelle l’inauguration du compteur, mais se souviennent que Geoff Hawtin aurait critiqué l’« algorithme » utilisé pour calculer l’augmentation de la population par rapport à la réduction des terres arables. On lui a donné raison et le compteur a été enlevé pour être ajusté.
Avec l’aide du personnel toujours remarquable de la bibliothèque du CRDI, j’ai trouvé le séminaire organisé par le CRDI le 8 juillet 1987 à l’intention des médias pour conscientiser les gens au fait que la planète comptait 5 milliards d’humains.
Plimsoll Line.
Le président du CRDI, Ivan Head, a ouvert la séance et Anne, à titre de directrice de la Division des sciences sociales, présidait le panel :
- Afrique : Mpembele Sala-Diakanda, Directeur de l’Institut de Formation et de Recherche Démographique (IFORD), Cameroun
- Asie : M. Anchalee Singhanetra-Renard, D. Ph., professeur à la faculté des sciences sociales à l’Université de Chiang Mai de Thaïlande
- Amérique latine : Jose Alberto Magno de Carvalho, Directeur de la faculté des sciences économiques à l’Université Minas Gerais, Brésil
- Canada : Alan Simmons, Président, Société Canadienne de la population
Le personnel du CRDI répondait aux questions des journalistes de la télévision, de la radio et de la presse écrite. À part Ivan Head et Anne, Melba Gomez, Alan Simmons, James Mullin, Joseph Hulse, Marc Farren et un ami du Centre, Morris Strong participaient activement au séminaire.
Les manchettes et leçons tirées du séminaire ont été mitigées : City Cheers baby No. 5 billon (Ottawa Sunday Herald); Five billion population –mark – cause for concern not celebration (Cambridge Daily Reporter); Prospects bleak for world’s five billionth child (Windsor Star)….
De tout ce qui a été écrit, c’est l’article du Toronto Star qui traduit l’essence de la nouvelle du 15 juillet 1987 et fait le lien avec celle du 15 novembre 2022.
« Mais comme M. Head et d’autres penseurs l’admettent, il y a un problème plus profond et plus général mondialement : la pauvreté. Sans solution pour nourrir les affamés du monde, il n’y a qu’une mince possibilité de régler les enjeux de la guerre, de la paix et de l’environnement.
Les solutions exigent un changement — changement qui n’est même pas débattu dans les assemblées et les parlements des nations industrialisées nullement soucieuses de troubler leur confort. Comme l’a signalé la Commission mondiale sur l’environnement et le développement : “Ceux qui sont chargés de gérer les ressources naturelles et de protéger l’environnement sont séparés institutionnellement de ceux qui gèrent l’économie. Le monde réel dans lequel économie et environnement sont interreliés ne changera pas ; les politiques et les institutions concernées le doivent, elles.”
Que devient le monde ? La réponse, pour le meilleur ou le pire : ce que nous en faisons. » (traduction)
Pas tout à fait plus ça change : on admet maintenant que le lien inextricable de l’économie et de l’écologie est fondamental à l’état de la planète.
Donnons le dernier mot à Malthus :
« Le mal existe dans le monde pour engendrer non l’accablement, mais l’activité. »
Essai sur le principe de population,1798 : ch. XIX, para 15, ligne 1
Cliquez ici pour la coupure de presse archive du séminaire du 15 juillet 1987 à l’intention des journalistes (144 pages).
Merci à Anne et à sa fille Jo pour ce voyage dans la machine à remonter le temps\
Bulletin No 70
Janvier 2023